Qu’est ce que l’addictologie? 

L’addictologie est une discipline qui étudie les aspects théoriques, cliniques et thérapeutiques des conduites addictives. Elle est au croisement des activités psychiques, somatiques et sociales du sujet usager de produits licites et illicites ou présentant des pratiques compulsives sans drogues.

 

Qu’est ce que l’addiction ? 

L’addiction ou conduite addictive est un processus humain complexe par lequel un comportement est répété à la fois pour produire du plaisir et pour soulager un malaise intérieur. L’addiction appartient à la condition humaine.

 

Selon les critères de P. Goodmann, la pratique addictive est utilisée sur un mode caractérisé, dans sa répétition, par la possibilité de perte du contrôle et de perte de la capacité à renoncer à ce comportement en dépit des conséquences négatives.

 

Au point de départ d’une addiction, il y a toujours une conduite de recherche de satisfaction. Cette conduite devient une addiction pathologique quand elle n’apporte plus ou plus assez les satisfactions attendues, qu’elle provoque des problèmes et que l’usager perd ses capacités à jouir de la vie. (Alain Morel, Jean-Pierre Couteron).

 

Les conduites addictives comprennent les addictions aux substances et les addictions comportementales, dites sans produits.

La consommation de produits psychoactifs licites ou illicites a pour effet, selon les substances, de modifier rapidement et souvent durablement l’activité mentale, les perceptions, l’humeur et le comportement. Ces effets sont modulés par des facteurs individuels et l’environnement.

 

Ce qui signe les conduites addictives pathologiques n’est pas seulement l’objet addictif en lui-même (alcool, drogue, jeux…) et ses effets mais également l’utilisation qu’en fait le sujet dans sa relation au monde et la réalité d’un symptôme de dysfonctionnement psychique, d’inadaptation à la pratique de sa liberté.

 

Il existe plusieurs degrés d’intensité des conduites addictives dans un continuum allant de l’absence à des difficultés sévères. Il faut distinguer l’usage simple, l’usage à risque, l’usage nocif ou abus et la dépendance :

  • L’usage est considéré comme simple quand il est socialement réglé et qu’il n’entraîne pas de dommage.
  • L’usage est à risque dans certaines circonstances ou situations :

– le risque situationnel : par exemple, la conduite d’engins (vélo, moto, automobile, engins de chantier…) ou de machines, la grossesse.

– le risque quantitatif: la consommation excessive, régulière ou non, de substances psychoactives :

Pour l’alcool, L’OMS définit le risque sanitaire d’une consommation régulière par semaine à partir de 140g d’éthanol (alcool à 100°) pour la femme et 210g pour l’homme ou par jour à partir de, respectivement, 20g et 30g. Notons qu’une canette de 50cl de bière à 5° apporte 25g d’éthanol, une bouteille de vin de 75cl  90g et une bouteille de whisky de 70cl 280g.

– La précocité ou l’âge du début des consommations

  • L’usage nocif se caractérise par l’apparition des dommages physiques, psychiques et sociaux liés à la prise de risque de l’usage répété de la conduite addictive chez un sujet qui n’est pas encore dépendant.
  • La dépendance est l’incapacité, sans une aide extérieure, à réduire ses conduites addictives, avec :
    – désir persistant ou effort infructueux pour réduire ou maîtriser,
    – augmentation du temps consacré à consommer au détriment des activités de la vie,
    – poursuite du comportement malgré les dommages,
    – apparition de manifestations de souffrances physiques et mentales liées à l’arrêt brutal de l’activité addictive qui conduisent l’usager à recommencer pour ne plus souffrir